Repères
Fête du 40e anniversaire du club : Samedi 18
juin, soirée dansante réservée aux membres et à leurs amis,
avec campement western, promenade à poney, activités tir à la
carabine et à la sarbacane, concours roi du tir.
Dimanche 19 juin, les portes sont ouvertes au
public, de 9h à 12h, avec les mêmes animations. Club de tir
« Strasbourg 65 », 25 rue de Koenigshoffen, à
Strasbourg. Tél: 03 88 28 12 13. Cotisations : 105€
(club et licence de tir), 47€ (club sans licence de tir) et
25€ (sympathisants). Le club compte plus de 220
membres licenciés.
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Un nouveau souffle avec la
sarbacane
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Les tireurs strasbourgeois font mouche
presque à tous les coups avec leur sarbacane.(Photo DNA-Xavier
Thiery) |
Pour ses 40 ans d'existence, le club de tir Strasbourg 65
innove. Après la carabine, le pistolet et l'arc, une nouvelle arme a fait
son apparition dans l'arsenal des amateurs de tir sportif : la
sarbacane. Découverte.
L'engin tubulaire fait plus d'un mètre de long. Il se tient à
l'horizontale. Jambes légèrement écartées pour les appuis. Une main
approche le canon de la sarbacane près de la bouche, l'autre le soutient à
l'avant, bras presque tendu. L'embouchure se coince entre les dents,
lèvres bien fermées.
Pour la visée, les deux yeux doivent rester
ouverts. On vise le rond central de la cible et on lâche son coup de
souffle. La flèche (qui ressemble à une grosse aiguille) d'un gramme, se
plante puissamment dans le carton. A 10 m, les pratiquants du tir à
l'arc, du pistolet ou de la carabine, font mouche presque à tous les
coups.
Précision pour les novices ou les étourdis : il est
impératif d'expulser l'air... Ceux qui ont eu le réflexe malheureux
d'inspirer au lieu d'expirer - comme on peut confondre machinalement
la gauche de la droite - se sont retrouvés avec un projectile pointu
planté au fond de la gorge...
Trempé dans
le curare
Un détail ne refroidit pas les ardeurs des responsables du club
de tir Strasbourg 65, qui s'accordent quelques
« pauses-sarbacanes » pendant les préparatifs des festivités du
40 e anniversaire de l'association, qui a lieu ce week-end. « Ça
nous permet de nous amuser un peu », sourit le président, Jean-Pierre
Jopp. Avantage de ce nouveau joujou pour la bande de copains :
« Quand il pleut ou qu'il fait froid, on est tranquilles, on peut
tirer à l'intérieur », explique, entre deux coups de souffle, Ahmed
Naitlamaaz, moniteur de tir au pistolet.
Sous d'autres latitudes,
cette arme - qui est « classée en 8e catégorie en France »,
selon Claude Lutz, trésorier de Strasbourg 65 - est couramment
utilisée pour la chasse aux singes ou aux oiseaux. Amérindiens ou
aborigènes trempent auparavant leurs flèches dans le curare, ou un poison
de ce type, destiné à paralyser les muscles de leur proie.
A l'instinct
Le jour et la nuit en somme, avec la pratique ludique du club
strasbourgeois, dans une salle des fêtes assombrie par les rideaux
anti-flèches et le contre-plaqué aux fenêtres - d'ordinaire, les
jeunes pousses de l'association s'essaient au tir à l'arc dans ce
local.
Sauf que pour un fan de tir, l'intuition reprend vite le
dessus : « Comme il n'y a pas de viseur à la sarbacane, on
"travaille" à l'instinct », précise Maurice Huber, moniteur du tir à
l'arc. C'est inné, paraît-il, chez les vrais tireurs. Chassez le
naturel...
Philippe Dossmann