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Adrien
| Etapes de fabrication d'une Longblow
Ven 16 Oct 2015 - 22:59:17
| Saint georges (44) SN44 100 messages
| Bonjour à tous,
Voici quelques années que je confectionne des sarbacanes « artisanales ». Grâce à l’étude des sarbacanes amazoniennes, d’une pratique de tir régulière et des calculs de Pime, j’ai aujourd’hui une idée assez claire des caractéristiques idéales de la « longblow ». Ces différentes caractéristiques font de cette longue sarbacane un objet esthétique, ergonomique, capable d’un tir de haute performance (avec la puissance de souffle nécessaire).
Je suis actuellement en train de confectionner une longblow. Je vous propose donc de suivre chronologiquement les différentes étapes de cette fabrication.
26/09 : cueillette du chaume
La période est à mon sens la meilleure pour la cueillette du bambou, le séchage s’effectuant dans des conditions optimales. Le bambou appartient clasiiquement au genre Phyllostachys (grands bambous mesurant 5 à 10 mètres de haut selon les espèces). Le chaume sélectionné permet d’obtenir une section d’environ 240cm de long, mesurant 3,5cm de diamètre en proximal pour 2,5cm en distal. Cette section possède 6 nœuds et n’est pas parfaitement rectiligne (comme c’est fréquemment le cas).
27 et 28/09 : perforation des septa et alignement du chaume
Les septa sont rompus et limés à l’aide d’une longue tige en acier. 5 nœuds sur 6 sont successivement passés au dessus du feu afin de permettre la mise en forme du chaume. En exerçant une forte pression de part et d’autre du nœud chauffé, il est en effet possible de modifier la forme du chaume. Une très légère courbure homogène est finalement obtenue sur toute la longueur du bambou. Cette étape est critique, le chaume pouvant se rompre et/ou se fendre. Ici, quelques petites fissures sont apparues au niveau de 2 nœuds. L’âme en aluminium est insérée dans le chaume pour vérifier la rectitude, mais celle-ci n’est pas laissée en place car le bambou va maintenant se contracter de manière significative. Le chaume est placé à sécher tel quel dans un endroit sec, à la température extérieure.
03 et 04/10 : retrait du vernis externe et premier polissage
Après une semaine, la couleur du chaume commence à se modifier (éclaircissement de la couleur verte). Le vernis naturel du chaume est alors délicatement retiré à l’aide d’une lame aiguisée. Un premier polissage de la surface du chaume (notamment au niveau des surépaisseurs des nœuds) est effectué manuellement avec un papier abrasif. Débarrassé de son vernis protecteur, le chaume va alors perdre une grande quantité de son eau en un temps réduit (30% de poids en moins en une semaine environ). Le risque de fissure est à ce stade important.
10/10 : polissage du chaume
Le chaume est resté intact durant cette semaine de séchage. Les quelques petites fissures sont comblées à l’aide de mastic à bois ou de super-glue. La surface du chaume est longuement polie, manuellement et avec l’aide d’une ponceuse électrique. Finalement, les surépaisseurs situées au niveau des nœuds sont totalement résorbées et le chaume présente un aspect parfaitement lisse.
12/10 : Mise en place du tube aluminium
L’intérieur du chaume, qui s’est significativement contracté, est à nouveau raboté à l’aide d’une tige en acier et de tubes métalliques de diamètres croissants. Enfin, le tube aluminium (250cm de long, 12,5mm de diamètre interne) est inséré définitivement dans le bambou. L’âme de la future sarbacane présente une légère courbure homogène (effet qui est volontairement recherché). Le chaume (avec le tube interne en place) est percé à 2 endroits et de la mousse polyuréthane est injectée. Le tube aluminium dépasse du chaume d’environ 13cm au niveau proximal (au niveau de la future embouchure).
16/10 : Fabrication de l’embouchure
Une embouchure ergonomique est réalisée à l’aide d’un tour à bois. Le modèle est inspiré des modèles employés par les amérindiens du nord de l’Amazonie :
http://fssa.fr/photo/embouchur...
Le renflement de la pièce, situé à la jonction avec le chaume, permet le positionnement et le calage de la main droite. L’assemblage de l’embouchure à la sarbacane s’effectue avec du mastic à bois, qui est aussi disposé à l’extrémité terminale de la longblow. Le tube interne est maintenant totalement invisible.
A suivre…
Adrien (président fondateur Sarbacane Nature)
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